gentle impulsion ✣ (r)

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La couleur du ciel était d’un bleu si intense que mon réveil fut brutal. Je fus soudainement aveuglé par de nombreux reflets de vitres des immeubles voisins qui m’illuminaient le visage. Aujourd’hui, je ne travaillais que seulement cet après-midi, Barn, le patron était d’accord, il m’avait donné son accord la veille, à deux heures du matin un fois mon service terminé. Depuis quelques jours, je suis tendue, la raison est assez simple : mes recherches sur le net ont donné leurs fruits. Indirectement, mais elles ont donné leurs fruits. Bref, alors que je naviguais ici et là, traduisant manuellement des sites allant du japonais au danois, je me décida tout simplement à prendre rendez-vous avec un médecin spécialisé. Je pris donc l’adresse d’une clinique privée, un peu à l’écart de la ville. C’était le week end dernier. C’est à l’intérieur que je fis la rencontre d’un homme, qui venait aussi par hasard, pour suivre ou plutôt garder un œil sur l’opération de l’un de ses patients. Assis tous les deux près de la machine à café nous faisions connaissance. Étrangement, je me sentis comme près de quelqu’un que je connaissais depuis longtemps, je n’avais aucune crainte à lui confier mes soucis. Au bout de deux heures d’attentes, je lui confiais même mon histoire d’amour si mal terminée qui me hantait encore aujourd’hui. Il semblait chaleureux, je sentais comme une certaine protection, je n’avais peur de rien tant qu’il restait à mes côtés. C’était un bel homme, il aurait put être parfaitement mon type même, mais le ton et sa manière d’être avec moi me faisait ressentir comme une sorte de lien paternel qui se créait lentement. Je sais que ça paraît fou, tout d’un coup je rencontre un inconnu et en deux heures, il termine à la même place que mon père prenait sur le podium de mon cœur. C’était peut-être une rechute de ma part, j’ai été traumatisée des hôpitaux depuis l’accident de mon père. À la fin de notre discussion, je lui glissa un petit mot comme quoi je ne me sentais pas moi même, que j’avais la certitude de ne pas avoir été conçue normalement, j’avais du paraître floue et très perturbée. Il me donna son numéro et une adresse.
Notre rendez-vous est fixé à ce matin, je me préparais donc en vitesse, je n’avais pas besoin de grand chose puis filais à l’endroit indiqué. Lorsque j’arriva dans son bureau, la conversation que nous n’avions pas eu le temps de finir quelques jours auparavant repris tel un enchaînement parfait. Je me sentais en sécurité. Pendant vingt bonnes minutes j’hésitais à lui reparler de ces choses qui m’arrivaient de temps en temps. Je déballa le morceau puis à ma plus grande stupéfaction il m’expliqua que mon cas n’étais pas unique. Que mon code génétique était juste différent, c’était un cas extrêmement rare, mais pas impossible. Je n’avais donc pas besoin de m’inquiéter. Cet homme me mettait en confiance, j’étais à l’aise pour parler de ces choses-là avec lui. Nous fîmes quelques expérience minimalistes, selon ses mots. Je m’exécuta sans problème.
Lorsque Paul me demanda d’essayer de me concentrer sur quelque chose, « quelque chose de vague dans votre esprit, mais que vous arrivez parfaitement à situer dans votre corps, essayez de savoir où » je l’écoutais. Soudain, je me sentis toute chaude, j’entrais en phase de crise. Mes pommettes devenaient brûlantes, mes oreilles étaient rouge tomate et une panique me submergea. Soudain, à ma plus grande frayeur, la porte s’ouvrit. Du feu jaillissait du bout de mes doigts, mes yeux étaient rouges, je transpirais. J’observa la jeune femme qui venait d’entrer, elle était belle, prise de panique je la regarda avec un air de détresse, j’allais m’évanouir. « Paul, je viens juste pour te dire à propos de demain soir, je n’aurais pas…» Nos trois regards s’échangèrent. Un malaise envahit la pièce en une fraction de seconde. « Je repasserais plus tard !» reprit-elle.
Atrocement gênée, je me dépêcha de prendre mes affaires et m’enfuie au plus vite « Il faut que j'y aille! ». J’avais besoin d’un grand rafraîchissement et d’un casse-croûte. Je me dirigea premièrement au toilette des locaux, et m’y enferma pendant une bonne demi heure. Le Dc Bainbridge essaya de me rattraper, mais en vain, il ne me trouva point. Je sortis, puis avança tout droit sans savoir véritablement où j’allais pour m’arrêter dans un restaurant : The Buffet.

« Alors, quel est votre choix ? » me demanda-t-on sur un ton plutôt joyeux, une foie que je fus confortablement assise. Je leva la tête, c’était elle, la jeune fille de tout à l’heure.