I was born to get wild. [Olivia/Georgia]

Olivia & Georgia
chillin' with my ladies.
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]Trois heures du matin. Georgia se déhanchait, entraînée par son taux d'alcoolémie anormalement élevé. La musique était si forte sur les murs tremblaient, et la salle était si pleine que le sol, lui aussi, dansait en rythme. L'usine portait ce soir bien son nom; tout Milwaukee était présent. Les gens entraient, sortaient, s'asseyaient, se relevaient, fumaient, buvaient, se droguaient, baisaient. Tout était faisable, et tout se faisait. Les gênes et les tabous tombaient en même temps que les petites culottes. La débauche était Reine de la soirée, et son commandement n'échappait apparemment à personne.
Collée avec Olivia, Georgia dansait depuis presque une heure. Elle s'était tant défoulée que les petites mèches qui balayaient son front s'étaient figées, noyées de sueur. Elle sentait chacun de ses pores se dilater, et elle avait besoin de faire une pause. Elle voyait flou, sentait que la fête se déroulait aussi dans son estomac. Elle lâcha la main d'Olivia, lui faisant signe de la suivre. Elle ne vérifia même pas si son amie l'avait vue se retourner, mais espérait du moins qu'elle marche sur ses pas. Georgie se fraya un chemin jusque l'une des sorties; la moins empruntée. Elle alla s'asseoir sur un rebord en béton, baissant la tête. Le visage translucide, elle sentait sa nuit remonter le long de son oesophage, et savait que la bombe n'exploserait que dans peu de temps. Ni une ni deux, elle vomit tout ce que son pauvre ventre avait mis temps de temps à retenir : dîner, alcool, acides en tout genres; jamais elle n'aurait pensé avoir tant de chose en elle. Elle tourna faiblement la tête, apercevant une silhouette familière : c'était peut-être Olivia, elle n'en était pas sûre. Elle esquissa un rictus ironique, se trouvant misérable ; bon Dieu ce qu'elle haïssait vomir. Elle tenta de parler, mais aucun son ne sortit de sa gorge, rien qu'un jet de bile supplémentaire. Se redressant, Georgia cracha et sortit une bouteille d'eau de son sac ; elle se rinça la bouche.

Elle tourna la tête à nouveau, voyant plus clair. Oui, c'était Olivia, avec ses belles boucles brunes, ses yeux hypnotisants et ses courbes parfaites. Elles s'étaient faites belles, ce soir. Talons maxi et jupes mini; la bonne recette pour ne pas repartir seule. Mais, comme d'habitude, elles étaient allées trop loin. Rien que pour leur liste :

Spoiler:

Elle sourit, sortant le papier de son sac, avec un stylo. Prenant appui sur le rebord, elle raya le numéro 1 et le numéro 6. Elle tendit ensuite le papier à son amie.

_Et toi ?

Elle s'allongea ensuite, pour reprendre un peu son souffle. Elle avait reprit quelques couleurs, mais restait encore pâlotte. Sortant une cigarette, elle tira dessus, se sentant soudainement très, très, très fatiguée. Elle ferma les yeux quelques instants, tendant la main dans le vide, espérant qu'Olivia la prenne. Elle avait comme besoin de sentir qu'elle n'était pas seule.

✣✣✣

Ici, il faisait chaud, dehors les vitres étaient froides et mains tremblaient. Ici, nous étions trois cents, dehors il n’y avait personne, si ce n’est que quelques têtes inconnues, qui fumaient deux trois cigarettes à l’air pur. Les lumières et les stroboscopes n’arrangeaient rien à ma vue. J’avais titubé toute la soirée et enfin je prenais le temps de me déhancher comme il fallait. Ces lumières me rendaient totalement psychédélique. Les yeux fermés, ce son rythmé résonnait dans mon cerveau, je choisissais la cadence de mes mouvements, j’étais dans une transe absolue. Et comme à toute soirée, bombée de monde, il est impossible de rester tranquille sur une piste de danse, des mecs bizarres viennent t’accoster, d’autres essayaient de discuter. Toi tu ne veux qu’une chose, c’est d’être tranquille et de pouvoir danser tranquillement. Mes pilules commençaient tout juste à faire effets, je n’avais pas envie d’être dérangée. Je montais, doucement. Je revoyais dans mon esprit des failles de la soirée, je me souvenais d’un type marrant, totalement délirant même. Il y avait aussi ce mec-là, qui après m’avoir vendu ce qu’il avait à me vendre avait essayé d’aller plus loin. Je n’étais pas assez high pour accepter, mais sa corpulence m’avait séduite, je dois le dire. Oui, cet instant aux toilettes fut sympathique, mais dans le genre, j’espérais mieux. En sortant justement, j’ai vu un type vomir et c’est à ce moment-là que je me suis retournée vers une fille au bar pour lui demander une gorgée d’eau. En une seconde j’avais avalé mon para. Avant de me diriger vers le dancefloor je suis d’abord allée, il me semble que c’était à cet instant, voir « Jesse » ainsi dit-il s’appeler pour trouver des acides à prendre dans la soirée. Il m’indiqua un type d’une cinquantaine d’année, pas très clean, mais j’étais confiante. Il me donna une dose, et je lui donnai ma monnaie. En partant, celui-ci laissa tomber de sa banane en cuir noir très tendance, un petit sachet orange. Intriguée je me baissai pour le ramasser, il était plein. C’était le jackpot. Il devait bien en avoir une bonne cinquantaine. Ces pilules allaient me servir, je pouvais en faire ce que je voulais, il y en avait pour plus de 150$. Le dancefloor m’appelait, je n’avais qu’une envie à présent, savourer ce moment de pur plaisir, où tout allait se bousculer dans mon esprit. Près de Georgia je commençais à bouger. Il s’était passé une heure entière sans que je ne m’arrête, de danser, de penser.
Je fus soudain «réveillée» par Georgia qui me faisait signe de la suivre. Avant de réaliser ce qu’il pouvait bien se passer, je ne la voyais plus. J’essayai donc de retrouver sa trace, elle devait s’être rendu vers un espace un peu moins compressé.
Ce n’est que quelques minutes plus tard, que je l’ai retrouvée. Elle était assise, près d’une flaque, qui devait peut-être être la sienne, mais je ne fis pas de remarque, je devais juste être là pour elle, puisque c’était ce qu’elle m’avait demandé. Je m’étais contentée de lui poser la main sur l’épaule. Avant que je ne puis dire quoique ce soit, elle gribouillât sur un morceau de papier. Je compris et m’esclaffai de rire. « Et toi ? » Je lui pris son stylo. « Un… et trois ! T’as bien gérée G ! »

Un sourire satisfait accroché aux lèvres, Georgia soupira, sa cigarette toujours à la main, les yeux toujours fermés. La soirée avait été bonne, constructive. De la drogue, de l'alcool, du sexe et de la musique. Que demande le peuple ?
Bon Dieu ce qu'elle s'était dévergondée ces derniers temps. Surtout depuis qu'elle connaissait Olivia. Et depuis qu'elle était à Milwaukee, aussi. Cette ville ne lui avait apporté que du bon. Il ne manquait que le retour d'Orion, et tout serait parfait. Pensive, elle se redressa, jetant son mégot dans son vomi. Elle observa la cendre s'éteindre avec lenteur, ne prêtant pas attention aux cris derrière elle. Elle était absorbée par cette fine décomposition : d'abord la cendre passait du rouge vif au gris cendré et mouillé, puis le mégot se ramollissait tout doucement, ne devenant qu'une pâte lisse et froide. Fascinant.

_Hé, j'te parle !

Elle se retourna brusquement, découvrant trois hommes à l'air louche. Tous bruns, tous grands, tous baraqués. Et tous avaient les traits déformés par l'alcool et les drogues. Georgia fronça les sourcils, restant silencieuse dans un premier temps. Tout cela ne présageait rien de bon.

_Ouais ?

Elle lança un rapide coup d'oeil à Olivia, essayant de lui faire passer un message : qu'elle se taise. C'était une grande bouche, elle n'hésiterait pas à répondre et à leur attirer encore plus d'ennuis qu'elles n'en auraient sûrement.

_Coke ? Héro ?

_Non merci.

Elle se retourna net, faisant comme si de rien n'était. Elle serra les mâchoires. Elle savait que ça ne se finirait pas ainsi, mais elle avait toujours cet espoir enfantin qu'ils repartiraient l'air de rien, les mains dans les poches, et qu'ils les laisseraient tranquilles. Mais non, bien sûr. Elle sentit une main sur son épaule; elle se releva illico, reculant de deux pas. Au passage, elle planta son talon dans son mégot baigné de vomi. Elle soupira, attrapant la main d'Olivia au passage.

_Pourquoi tu recules ? T'es nerveuse ou quoi ? T'as peur ?

Ils ricanaient. Comme des coyotes. Des animaux. Ils s'approchèrent, prenant un air cool. Plus ils avançaient, plus elles reculaient; jusqu'à finir contre un mur. L'un des types fit glisser ses doigts sur l'épaule de Georgia. Illico, elle se dégagea, lui lançant un regard noir. Ils riaient encore. Comme si c'était un jeu, comme si ils trouvaient ça drôle. Le ton montait, Georgia s'énervait. Elle craignait sa propre colère, parce qu'elle savait ce qui se passait lorsqu'elle ne contrôlait plus ses humeurs. Elle tenta de se calmer en respirant et en expirant fort, mais ça ne faisait qu'alimenter la joie de leurs interlocuteurs. Elle serrait la main d'Olivia de toutes ses forces, ne se demandant même pas si elle ne risquait pas de la blesser ainsi. Elle trouvait sa peau particulièrement chaude, anormalement, même.
Plus elle expirait, plus des nuages noirs dissimulaient le rayonnement des étoiles. Le ciel ne devint vite qu'un amas d’obscurité, pour finir par scintiller lui-même, alimenté par la lourdeur de l'orage.

Spoiler:

✣✣✣

Debout près de son amie, Olivia regardait autour d’elle. Elles étaient observées bien évidemment, montrées du doigt même. Devant elles, un groupe de vieilles pouffiasses se dandinaient – très mal d’ailleurs – et ricanait à la vue de ces deux-là. Elles n’étaient pas si pitoyables que ça, l’une avait juste apprécié sa soirée, peut-être un peu trop certes, mais quelques heures de pur plaisir valent bien une rechute de quelques minutes, et tant pis si elle est forte désagréable. L’autre avait les pupilles dilatée comme deux gros gyrophares, surgissant en ces lieux, priant et vénérant les alcools, les drogues et les rencontres. Autour, certains ne faisaient que passer, mais adressaient quelques regards insignifiants à la jeune femme, aucun d’entre eux ne s’était baissé. Parmi ceux-là, Olivia en profita pour quémander une cigarette, elle n’en avait plus et voir son amie s’en griller une lui donna une envie aussi soudaine que frappante. La première personne ne fut pas la bonne, une grosse boule de graisse rose, pourquoi aurait-elle dit oui ? Elle avait tout à en vouloir à Olivia, c’était son petit plaisir de dire non à ce genre de fille. La seconde personne accepta avec joie, c’était un homme, plutôt mignon, il devait avoir le même âge qu’Olivia, ils s’adressèrent un sourire, celui-ci lui alluma sa cigarette puis elle le quitta pour retrouver G. La main sur l’épaule, tête baissée et les cheveux qui pendaient elle essayait de redonner le sourire à son amie. Ce n’était pas si grave, il suffisait juste qu’elle refasse surface et qu’elle reprenne un rythme plus calme pour continuer à s’amuser.
Olivia s’était relevée. Deux types plutôt louches venaient de faire leur entrée dans les lieux, ils avaient l’air plutôt normaux, un peu trop même. C’était peut-être des civils, ou bien les propriétaires qui sait ? Alors qu’une psychose se créait dans son esprit, elle fut soudainement arrêtée par des voix derrière elle. « Hé, j'te parle ! » Elle se retourna brusquement. Un type s’adressait à Georgia, sur ce ton ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Olivia croisa brièvement son regard, elle lui faisait signe de se taire. « Coke ? Héro ? » Quel toupet celui-là ! Qui lui a permis de crier sur ce ton-là ?! Mais Olie avait promis, elle se taisait, du moins pour le moment. Sa tension grimpait en flèche, elle n’aimait pas ce genre de situation menaçante. Elle bouillonnait déjà depuis quelques heures, mais habituée à cette chaleur, elle n’y faisait plus attention. Mais, à cet instant, elle se rendit compte qu’elle poussait ses limites à l’extrême, ce genre d’ennuis, elles n’en avaient pas besoin. Cette dernière refusa et attrapa la main droite de son amie, pour lui faire ainsi comprendre de la suivre, autant dans son jeu que dans ses pas. Si elle bougeait, Olivia la suivrait. Si elle criait, elle gueulerait. Cependant, Georgia jouait le jeu calme. Elle ne voulait pas d’histoires, ce n’était pas dans ses plans de la soirée.

Ces types cherchaient vraiment l’embrouille. Plus ils avançaient, plus les jeunes femmes reculaient, elles n’aimaient pas ça, et ils le savaient. C’était fort amusant pour eux tout cela. Lorsqu’elle se retrouvèrent dos au mur, l’un d’eux commença a s’approcher d’un peu trop près de Georgia. Elles se tenaient toujours la main, et ne comptaient pas se lâcher. Georgia semblait mal à l’aise, elle n’était pas dans son assiette. Olivia sentait qu’elle devait faire quelque chose. « Vous chercher quoi au juste ? Des clients ? Vous en avez pleins derrières vous ! » « Toi la minette ta gueule, c’est à l’autre que j’ai causé. » Lui répondit-il d’un ton agressif, tout droit sorti d’un personnage « trop urbanisé ». Georgia regarda son amie, elle lui faisait signe de se taire. Mais plus ces trois types avançaient, plus la colère montait. Olivia était facile à chercher. Elle regarda G et puis chuchota à l’oreille. « Laisses, je m’en occupe, toi cours à travers la foule, personne ne laissera une fille comme moi se faire attaquer, et toi ils ne te trouverons pas si tu te caches b…» « Hé hophophop là ! Qu’est-ce que vous faites ?! Quelqu’un vous à dit de parler ? Non !»