AU CHOIX △ scénario libre

J'ai tenu des mois. Pendant des mois, je n'ai pas demandé d'explications, le laissant "m'entrainer" sans rien dire, j'étais obéissante, une gentille fille. Jusqu'à un jour où il avait une nouvelle fois été trop loin, mettant ma vie en danger. Je ne l'ai pas supporté et je suis partie durant deux jours. Je ne sais pas comment j'ai fait pour revenir, pour rester. Peut-être parce que sans ce malade, j'étais seule ? Peut-être voulais-je croire que quelqu'un voulait vraiment mon bien, pour une fois... Mais c'était des conneries tout ça, je devais agir. Prendre ma vie en main comme me l'avait dit ma mère, à peine une semaine avant qu'elle ne disparaisse. Je voulais prendre ma vie en main et décider par moi-même. « Je veux des explications. » lançai-je alors à cette personne qui disait ne vouloir que mon bien. « Tiens, tiens. Voyez donc qui est revenu ! » ricana-t-il en me regardant à peine. « Pourquoi tu fais ça ? La vraie raison, pas celle qui dit que tu fais ça pour mon bien. » continuai-je sans fléchir. « Pourquoi ça serait pas juste pour ton bien ?! » Je secouai vaguement la tête de droite à gauche, amère et lui montra mon poignet qui était encore tout enflé de ma dernière chute. « Si c'était le cas, j'aurais pas la main presque pétée ! Explique ! » lui ordonnai-je. Il me devait des explications. Je voulais savoir pourquoi. « On doit se réunir, s'entraider. » répondit-il vaguement. « Qui ça, on ? » questionnai-je, intriguée. « Les heroes. » « Les heroes ? Sérieux ?» Je ricanai, moqueuse face à ce nom débile. Nous n'étions pas des héros, juste des gens étranges avec des capacités qui dépassaient la science et les hommes. « On doit se soutenir, se protéger. » grogna-t-il. Voyant que j'allais peut-être mettre la main sur quelque chose, je continuai sur ce terrain. « Avec toi ? Un simple humain sans pouvoir ? » « Mes parents étaient des heroes, tous les deux. Ils ont été tué. Je veux défendre les gens comme toi, sans défense, sans but, seul. » qu'il répondit avec tant de confiance en lui qu'il m'en paru incroyablement faux. Tout en lui criait le mensonge. Peut-être parce qu'il était un homme d'affaires - c'est bien connu, les hommes d'affaires sont des menteurs - peut-être parce que ses discours étaient toujours plus confus, peut-être parce qu'il n'avait jamais rien fait pour réellement mériter ma confiance. « Le but de tout ça ? » relançai-je en croisant mes bras. « Tu as des supers pouvoirs. Un don que peu de personnes ont. Tu es spéciale, exceptionnelle. Si tu voulais dominer le monde, tu pourrais. » enthousiasma-t-il, comme s'il était en train de regarder la huitième merveille du monde. Il s'approcha de moi, avec un regard qui me fit peur. « Donc, on fait parti des méchants ? » soufflai-je. « Non, ce n'est pas ce que je dis. » se reprit-il en changeant totalement de comportement. Je fronçai les sourcils, certaine maintenant, qu'il était totalement fou, psychotique. « Alors explique, bordel ! Tu me veux quoi au juste, hein ? Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu m'obliges à rester près de toi s'il n'y a aucun but ?! Dis-moi pourquoi Zane. Allez crache le morceau. » J'avais hurlé ces phrases, espérant le mettre en pétard. Je m'étais rendue compte, à de nombreuses reprises, qu'énervé, il avouait bien plus facilement des choses. « Je veux buter les heroes ! Tous ! » Et tout se mit en place dans mon esprit. Ses parents avaient eu un don, mais pas lui. Il était probablement jaloux de tous ceux qui en avaient, les considérant comme des erreurs de la nature. M'entrainer n'avait été qu'une bonne excuse pour me blesser et apprendre mes faiblesses, m'empêchant de prendre confiance en moi et de contrôler mon don, rien d'autre. Et après tout, peut-être avait-il tué ses parents lui même ? « Et pourquoi t'as besoin de moi pour ça ? » dis-je alors en tentant de comprendre. « Qui mieux qu'un heroes pour tuer un autre heroes ? » Et bam, une deuxième illumination me vint : il voulait créer une armée pour tuer les autres personnes dotées de pouvoirs. Et sûrement qu'il réussiraient à tuer "ses soldats" après. « Je traverse les murs, je n'ai pas une force décuplée. » fis-je remarquer. S'il comptait sur moi pour tuer quelqu'un, il était mal barré ! Sauf si je prenais quelqu'un et que je le coinçai dans un mur, je voyais pas vraiment comment je pouvais être utile - pas que j'avais envie de l'être de toute façon. « Qui t'as dit que t'étais la seule ? » Je pris peur malgré moi. Et si son plan stupide était finalement pas si stupide ? Et s'il l'avait déjà mis en application ? Et s'il avait déjà des centaines de gens de son côté ? « Adrianna, voici Clayton. Clayton, Adrianna. Mes deux premières armes secrètes sont réunies. » La peur s'est dissipée. Nous étions que deux. Uniquement deux. Il n'était qu'un espèce de taré qui agissait seul. Je n'avais plus qu'à échapper à une personne de plus. Pourquoi tombai-je toujours sur les gens mal-attentionnés ? D'abord mon père qui voulait faire tout pleins d'expériences sur moi. Maintenant Zane qui me prenait pour un gentil soldat... Je compris alors que ma vie était précieuse, que j'étais précieuse et que je devrais prendre soin de moi et rester loin de certaines personnes, ne croire à personne, vivre dans le secret, c'était ça, maintenant, ma vie. Je devais me battre pour survivre.
Avec Clayton, on s'est lancé un regard et on a tous les deux compris qu'il fallait s'échapper des bras de ce fou.